Historique
Le château actuel est l’héritier
d’un certain nombre de demeures qui se sont
succédées en ces lieux.
La première d'entre elles est sans doute une
maison forte (tour) qui n’a pas laissé de vestiges. Elle
appartenait à Thierry d’Enfer, frère du duc de
Lorraine Ferri III (inhumé en 1225 dans l’église de
Relange).
Le domaine passe ensuite dans les mains de son
successeur Ferri dont est issue la branche de la famille Du
Châtelet, l’une des quatre illustres familles connues sous
le nom de Grands Chevaux de Lorraine (Lenoncourt, Ligniville, et
Harroncourt ) dont est alliée par alliance Emilie du
Châtelet, née Emilie de Breteuil, égérie de
Voltaire, décédée à Lunéville. (Elle
est enterrée dans la nef de l'église Saint-Jacques de
Lunéville). Ferri eut comme fils Erard I, seigneur Du
Châtelet, d’Autigny et de Chauvirey, chevalier en 1321. Son
frère, Henry Du Châtelet, chevalier, seigneur
d’Autigny, accompagna le comte de Vaudémont en Sicile pour
y combattre, aux côtés de Charles de Sicile, le roi
d’Aragon. Henry eut six enfants, dont Jean Du Châtelet
qualifié sire d’Autigny, écuyer, chanoine de
Mayence. On retrouve son nom dans une charte d’affranchissement
donnée le 16 octobre 1358.
Au XVIe siècle, le domaine échoit par
la dot de sa femme Antoinette Du Châtelet, fille de Renaud Du
Châtelet à Jean-Blaise de Mauléon, capitaine des
gardes du duc Charles III, bailli de l’Evêché de
Toul et sénéchal du Barrois. Jean-Blaise de
Mauléon-la-Bastide élève sans doute le portail
d’époque Renaissance, en plein cintre, orné de
bossages vermiculés,
surmonté aujourd’hui d’un buste d’homme
le représentant ou figurant le duc Charles III. (Au début
du XXe siècle, le socle supportait une statue différente
représentant un chien de chasse assis.)
En 1711, Autigny passe dans les mains de comte de
Kinigl, chambellan de la reine de Hongrie et de Bohème.
Serviteur de la Cour d’Autriche, il reste très proche de
celle de Lorraine. Fidèle à l’antique Maison de
Lorraine après le départ du duc François III
élu empereur du Saint Empire romain germanique, sous le nom de
François Ier, en 1729, le comte de Kinigl cède le
domaine, en 1742, au Comte Antoine de Gondrecourt, originaire de
Saint-Mihiel. Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne et nouveau
duc de Lorraine, érige Autigny en comté (Lettres patentes
du 10 février 1757).Le comte de Gondrecourt transforme et
agrandit le château. Il fait sans doute abattre le chemin de
ronde qui reliait les deux tours encadrant aujourd'hui la Cour
d'honneur. Il repousse le portail Renaissance à son emplacement
actuel (le heurtoir de la porte piétonne porte encore les armes
de la famille des Mauléon). La façade principale du
château est achevée en 1748, comme en témoigne la
date portée sur le heurtoir ouvragé de style Louis XV de
la porte d’entrée.
Vendu comme bien national en 1793, le château
passe en diverses mains au cours du XIXe siècle: celles de
Jean-Claude Cherrier, premier sous-préfet de Neufchâteau,
qui conserve ce bien une dizaine d’années, puis celles de
la famille Panichot dont une des filles épouse le comte de
Pontlevoy. Deux générations de cette famille se
succèdent à Autigny. En 1920, le château est
cédé à un nouveau propriétaire.
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